Johan Jaquet lors de la marche de pâques 2019
En 2018, j’ai pu réaliser un projet personnel vieux de 15 ans, celui de m’engager pour la justice sociale au sein d’une ONG en Afrique Subsaharienne. Les principes et méthodes des Peace Brigades International, favorisant le renforcement des organisations locales plutôt qu’une aide humanitaire teintée de néo-colonialisme, me paraissaient pertinents et sains. Ainsi, j’ai œuvré en tant que volontaire pour PBI Kenya à Nairobi pendant 7 mois, vivant une expérience de terrain plutôt courte mais inoubliable et riche en évènements. Nous avons notamment co-organisé des ateliers de développement des capacités, animés par des expert-e-s kényan-ne-s et internationaux-ales, notamment sur la documentation des violations des droits humains. A la fois acteurs-trices et participant-e-s de ces ateliers, certain-e-s activistes qui m’ont beaucoup appris et impressionné par leur connaissance du terrain et leur capacité à nous transmettre leur compréhension de ces réalités locales.
Au Kenya et dans le monde entier, ces innombrables défenseurs et défenseuses des droits humains se mettent en première ligne en œuvrant pour la paix et les libertés démocratiques. Porte-paroles des groupes défavorisés, ils-elles dénoncent les violations des droits humains et exigent que la justice remplace l’impunité. Certains gouvernements et entreprises sont dérangés par le travail de ces avocat-e-s, syndicalistes, artistes et activistes qui s’engagent – souvent bénévolement – pour les droits des femmes, pour l’environnement, pour les droits des habitant-e-s des quartiers urbains pauvres ou les droits d’autres populations chassées de leurs terres. Ces militant-e-s paient leur courage en subissant des menaces, des arrestations et emprisonnements arbitraires, des violences et tortures, voire même parfois des assassinats.
En envoyant des équipes de volontaires internationaux-ales, l’ONG Peace Brigades International (PBI) accompagne ces défenseurs-ses et montre aux gouvernements que les violations des droits humains sont observées et rapportées à la communauté internationale. Cela contribue à dissuader les violences à l’encontre des défenseurs et défenseuses des droits humains. Tout en faisant preuve d’impartialité, de non-ingérence et d’indépendance, PBI permet aux militant-e-s ainsi protégé-e-s de continuer leur travail et crée un espace de paix pour la résolution non-violente des conflits.
Les 7 projets actuels de PBI sur le terrain se situent principalement en Amérique Latine (Guatemala, Honduras, Colombie et Mexique), mais aussi en Asie (Népal et Indonésie) et en Afrique (Kenya). Créée en 1981, l’organisation inclut également 13 entités en Europe et en Amérique du Nord, qui effectuent un travail de plaidoyer, de mise en réseau, de sensibilisation du public, ainsi que de recherches de fonds et… de volontaires. Jusqu’à ce jour, 117 Suisses-ses ont été recruté-e-s et formé-e-s par PBI Suisse avant de partir comme observateurs-trices des droits humains à l’étranger pour… exporter la paix !